Salut, au début du mois, j’ai eu la chance de participer à 2 festivals . Le premier était à Poitiers (31/3), “PoitouBière Festival” 1ère édition ; le 2ème était à Dijon (7 et 8/4), “Les Houblonnades” 3ème édition. Les 2 évenements avaient d’abord une vocation régionale ; quelques brasseurs de l’hexagone ou ailleurs (pour Poitiers!) étaient aussi invités. Par exemple, les cochons lorrains de chez Piggy Brewing étaient présents dans le Poitou et en Bourgogne.
J’ai été frappé par une vraie différence de tendances régionales. Je tiens à préciser que j’habite près de Poitiers. Il y a donc des préjugés et des préférences. Attention, je ne veux pas dire que l’un des festivals était meilleur que l’autre.
(1) D’abord à Poitiers, c’était la 1ère édition. De nombreux brasseurs proposaient des bières de style très variées. Même Bellefois, microbrasserie bien implantée depuis 20 ans dans la région, s’est mis à brasser une IPA depuis quelques années. Il y avait des pales ales, des sour fruités, des imperial stouts ; j’ai même bu une gose… mais de Corrèze. Bref, le beergeek lambda n’aurait pas été déçu. Je croyais “dépassée” la classification par couleurs blonde/ambrée/brune… Bien sûr, certains brasseurs régionaux ont encore cette gamme mais elle n’est souvent pas exclusive. Certains brasseurs comme La Débauche ont commencé avec cet esprit pour vite s’émanciper en brassant notamment des gros pétroles… Bref, une tendance plus de “Pirates” s’est développé (des mers ou de l’air choisissez). En tout cas, on a clairement quitté le sol ferme et on peut pas parler de “terroir du Poitou” ou de “valeurs” poitevines. Par exemple, peu de brasseurs mettent en avant le fait que leurs malts soient régionaux ou pas ; que les houblons utilisés soient français ou néozélandais… Et étant un régional de l’étape, le choix proposé au cours du festival était plutôt un reflet de ce que l’on pouvait retrouvé en cave.
(2) Ensuite, 7 jours plus tard à Dijon, que ce soit dans la ville ou le festival, gros changements ! Les valeurs liées au “terroir” sont mises en avant. La Bourgogne parle à tout le monde avec ses vins de renom. De nombreux brasseurs revendiquent ce côté terroir ou plus généralement “des valeurs bourguignonnes”. La classification blonde/ambrée/brune/blanche est encore reine ; même si bien sûr, il y avait aussi des pales ales, des IPA… . Par exemple, un brasseur du Jura a même brassé une bonne bière “la vachement fumée” de type grätzer (après, je ne suis pas un spécialiste des grätzer . Il y a une forte volonté aussi d’avoir des ingrédients locaux. Elisabeth Pierre, notre experte bièrologue nationale (et une régionale de l’étape) était présente. Elle a proposé d’excellents assortiments de bières avec des fromages régionaux. C’est la même philosophie et les brasseurs régionaux sont encore très accrochés à la classification par couleur. Une visite en ville du “Craft Beer Pub” (un bar avec de nombreuses microbrasseries régionales) vous en convaincra. Bien sûr, il y avait aussi des bières “sour” ou plus extravagantes mais bizaremment plutôt par les brasseurs invités (PiggyBrewin, IRON). Bien sûr, les bourguignons ont aussi leurs “pirates” comme Popihn mais ce n’est pas la norme, je trouve. Il y a un fort ancrage terrien. Bien sûr à Poitiers, des évènements sont proposés pour ancrer la bière dans la gastronomie mais ça m’a semblé beaucoup moins évident durant le festival du Poitou.
Personnellement, de manière général, ce que je souhaite, c’est que les brasseurs revendiquent une authenticité de leurs produits (en utilisant pour base de l’eau, des céréales, du houblon et des levures !) et qu’ils brassent des produits qu’ils aiment ; ainsi, ils mettent en avant la qualité des produits avant leur provenance.
Voilà, je voulais juste partager mon expérience. N’hésitez pas à partager aussi vos réflexions ou votre présence à un futur festival. Vincent, du Poitou Cheers